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cours d'histoire
9 novembre 2007

Le lien social au Moyen-Age

I.      Partie 1 : Les formes traditionnelles du lien social (V°-VIII°) 3

II.            Introduction  3

1.        Pourquoi étudier le lien social ?. 3

2.     Les sources. 3

a.     La Bible  3

b.        Tradition patristique. 4

c.     Droit 4

d.        Encyclopédiste. 4

e.        Littérature de divertissement 4

III.       Le lien social : entre paganisme et christianisme (V°-VII°) 4

1.        Solidarités  4

a.        Solidarité verticale/horizontale. 4

b.        Solidarité dans l’antiquité tardive. 5

c.        Métamorphoses de la société antique confrontée au christianisme  5

2.        Héritage judéo-chrétien fondé sur la Genèse. 5

a.        Augustin d’Hippone et la Genèse (théorie de l’harmonie universelle) 5

b.     Le Physiologus  5

3.        L’Eglise comme communauté se définit de plus en plus comme une chrétienté. 6

IV.       La société : un lien vertical, un lien vertical 6

1.        Transformation du vocabulaire par les chrétiens. 6

a.        Societas  6

b.        Chrétienté  7

c.        Communauté. 7

d.        Unanimité  7

e.        Amour/charité. 7

2.     Lien vertical 7

a.        L’âge, le sexe. 7

b.        Nouvelle relation à Dieu par le monothéisme  7

c.     Le chrétien et sa hiérarchie. 8

d.     La hiérarchie des églises. 8

3.     Lien horizontal 8

a.        L’égalité des baptisés. 8

b.        Isidore de Séville et la Convocation  8

c.        L’Eglise universelle et l’exclusion. 8

V.    Partie 2 : les expérimentations carolingiennes. 9

VI.            Reconstruction carolingienne. 9

1.        Métamorphose du royaume franc  9

a.        Tendance à l’endogamie et à l’hypergamie masculine. 9

b.        Cléricalisation de l’entourage royal 9

c.        Elargissement de la base du peuple franc  10

2.     Du regnum à l’imperium.. 10

3.        Fondation du droit dans l’Empire franc  11

VII.     Liens et ententes charnelles et spirituelles. 11

1.        Histoire de la terminologie  11

2.        Parenté carolingienne  12

a.        Prime à la famille nucléaire. 12

b.        Emergence d’une structure verticale de la parenté. 12

c.     Le mariage. 12

3.     Liens et  ententes spirituelles. 13

VIII.                Partie 3 : Cristallisation du lien social au XI°-XIII°. 14

IX.            Bouleversement du lien social (9°-12°) 14

1.        Changement sémantique montrant un changement du lien social 14

a.        ordonner 14

b.     La patrie prend racine dans la société terrestre. 15

2.        Spatialisation de la chrétienté. 16

a.        Mécanismes de spatialisation de la chrétienté. 16

b.        Résistances à la spatialisation de la chrétienté (mouvement réformateur) 16

3.        Encellulement 16

a.        Couverture du paysage par les églises. 16

b.        Protection des ecclésiastiques (préservation de leur caractère pur) 17

c.     La paroisse se rattache à une église particulière  17

4.     La commune. 17

X.    La paroisse, la famille. 18

1.     La paroisse. 18

a.        Domine la vie sociale du village/quartier 18

b.        Resserrement du cadre paroissial (2m12°) et confréries. 19

2.     La famille. 19

3.     Le patrimoine. 19

4.     Société persécutrice (12°-13°) et hérésie. 20

XI.            Individus et communautés. 20

1.     Ordre ritualisé. 20

a.        Passage de la convention orale à la convention ratifiée par écrit 20

b.        Rituels de l’écrit de plus en plus précis et rigoureux. 20

2.        Métaphore du lien social 21

a.        Revitalisation d’images antiques. 21

b.     Le « corps social ». 21

3.     Vers de nouveaux modèles. 21

a.        Apparition du thème de la masculinité héroïque. 21

b.     Du groupe des jeunes à la littérature courtoise à la noblesse. 21

c.     Les bonnes villes  21

XII.            Synthèse : liens sociaux au Moyen Age. 21

1.     Unité de l'homme. 22

a.     Tissu social de l'Antiquité. 22

b.        Augustin d’Hippone  22

c.        Réorganisation chrétienne. 22

2.     Temps forts  22

a.     Le royaume wisigothique au 7°. 22

b.     Le royaume et l'Empire carolingien aux 8°-9°. 22

3.        Bouleversements des 9°-12°. 23

a.        Enchatellement 23

b.        Préférence familiale. 23

c.        Communion de la patrie. 23

d.        Recomposition. 24

1.      Pourquoi étudier le lien social ?

Concept récent mais de plus en plus répandu. L’individu est lié à  une série de réseau qui s’empilent et il convient d’étudier cet empilement et les corrélations de ces réseaux. Assez tôt, des écrits ont mis en place des règlements codifiant les liens sociaux.

Le lien social ne va pas de soi mais est construit. Même les ermites suivent une forme d’organisation sociale.

Les individus se représentent ce lien et réfléchissent à son propos pour y trouver les origines de la société (Adam et Eve). Les sociétés ayant réussi à construire un lien social intelligent ont plus de chance de perdurer.

Etude sur la période du haut Moyen Age (IV°-XIII°) car c’est là que s’est noué une partie de ce qui fait notre présent. Le lien social est toujours en mouvement et opère un lien entre réel et imaginaire.

2.      Les sources

La société judeo chrétienne est influencée par la Bible. De nombreuses possibilités s’offrent à celui qui veut interpréter la Bible.

Livre de la Genèse : livre des commencements qui raconte la création du monde.

L’arche de l’Alliance aborde le thème de la réforme.

Période des pères de l’Eglise (II°-VII°), commentateurs de la Bible qui donne donc le recueil des interprétations possibles de la Bible.

Dans la mesure où il codifie les relations entre l’individus, le produit du travail des individus etc…

Le Code Justinien est une entreprise remarquable (compilation faite entre 529 et 534 aussi appelé Institutes) car il est applicable universellement à tout l’Empire.

Encyclopédie d’Isidore de Séville (membre du royaume wisigothique au VII°) : les Ethymologiques.

Vincent de Beauvais, frère dominicain contemporain de Thomas d’Aquin a écrit une encyclopédie, le Speculum (=miroir) en tant qu’instructeur des princes de la maison des Capétiens.

Roman courtois, chanson de geste.

Chrétiens de Troyes explique dans la littérature de divertissement le commencement de la société, les règles à suivre (courtoisie) etc…

Ce n’est pas le facteur religieux qui créé le tissu social mais il permet d’en repérer les transformations en Occident après la chute de l’Empire romain d’Occident en 393 jusqu’à la création des grands monastères (qui se diffusent, VII°-VIII°).

Rq. La fonction d’empereur ne revient qu’en 800.

Thèse classique mais erronée : « avant le XII°, il existe seulement la notion de groupe nomade ou semi-nomade  soudé par la consanguinité et pas celle d’individu (selon Friedrich Engels). Ce groupe est socialement et économiquement égalitaire et le lien clanique prime sur le lien familial. La notion de propriété privée n’existe pas mais par contre on observe un attachement au clan, puis à la tribu puis au peuple ».

Cette thèse a été considéré comme vraie entre 1850 et 1975. Aujourd’hui encore Moris et Gourevitch l’acceptent en partie mais ça n’empêche pas de dire qu’elle ne tient pas la route.

1.      Solidarités

Solidarité verticale (intergénérationnelle, relations de pouvoir aboutissant à une pyramide de la société) et horizontales (cercle des gouvernants, société de cour qui débute à la fin du XII° mais est véritablement en place durant la période moderne).

Il existe des cercle de « groupes politiques » (parentés formant des groupes de pression, associations de métier, gildes…).

Durant l’antiquité tardive la solidarité se faisait entre les citoyens (cives), dans les classes (chevaliers, sénateurs….), dans la gens (ensemble du groupe de parenté), dans les confréries, dans la famille nucléaire ou dans des groupes se reconnaissant une parenté philosophique (stoïciens, platoniciens…), par le biais du statut d’évergète (souci du bien commun).

Les groupes monastiques font partie de ces groupes humanitaires.

Les élites sont christianisées les premières et ouvrent des possibilités touchant au lien social (par exemple au moyen de réseaux d’assistance appuyés sur la société chrétienne  comme celui des xenodochia, hospices pour les fragiles voyageurs ou pèlerins).

Le christianisme joue aussi le thème de la fraternité, de l’amour du prochain. Ces thèmes sont présents dans la Genèse avec l’institution du couple, les liens familiaux et de parenté (tous fils et filles d’Adam et Eve) avec la notion de devoir comme l’amour du prochain.

2.      Héritage judéo-chrétien fondé sur la Genèse

L’homme ressemble au Créateur. Augustin d’Hippone écrit à une période cruciale, celle de la prise de Rome par les barbares (406-410). Cette expérience est fondatrice car la Bible dit pourtant que ces sauvages aussi descendent d’Adam et Eve. Augustin s’en tire en affirmant que malgré la diversité il existe une hiérarchie ordonnée et rationnelle ainsi qu’une solidarité de l’ensemble des espèces (théorie de l’harmonie universelle). Malgré un désordre apparent, le monde est rigoureusement ordonné.

De ce fait, tous les philosophes pensent le monde comme ordonné et rationnel dans un grand optimisme.

La Cité de Dieu aussi délivre une vision optimiste de l’humanité car il montre que nous pouvons dépasser l’erreur humaine.

Les autorités conjointes de la Bible et d’Augustin (dont les oeuvres ont été moult fois copiées) fondent la pensée sur le lien social dans le monde christianisant. De ce fait, la société médiévale est recouverte d’un verni chrétien.

Bestiaire décrivant 90 animaux rééls ou imaginaires. Utilisé entre le III° et le XII° (dernières copies connues).

Mise en parallèle avec la religion.

Ex. Pélican nourrit ses petits parfois jusqu’à se saigner. Le pélican est Jésus.

Ainsi, un savoir d’apparence scientifique se trouve dans un univers chrétien et met en évidence une parenté de l’ensemble du monde créé. Toutes les sociétés sont traversées par le bien et le mal mais l’homme sent une pulsion le poussant à dominer le mal.

Une attention est tout de même portée sur les particularismes distinguant l’homme de l’animal. Il s’agit de la raison et de l’intelligence. De plus la posture verticale indique que l’homme doit s’élever aux choses de l’esprit. L’homme dompte les bêtes et non l’inverse. Si l’homme jouit de la capacité à dominer les bêtes, il apparaît comme normal que l’homme ait  une propension à dominer les hommes (raisonnement analogique). Dans cette thèse se trouve la justification du pouvoir souverain qui doit suivre la tempérance et la modestie : le roi (regere) est celui qui sait dominer ses passions.

Cet équilibre est lu de manière prophétique dans la mesure où cet équilibre des forces se contrebalancent sans arrêt jusqu’à ce que soit reconstitué un lien solidaire au niveau de l’ensemble de la création (eschatologie chrétienne).

3.      L’Eglise comme communauté se définit de plus en plus comme une chrétienté

Pour Augustin, l’Eglise est la communion des saints (canonisation n’arrive qu’au XII°) rassemblés dans une communauté invisible visant une perfection future.

L’Eglise se pose donc comme un corps social en puissance plus qu’en acte. Elle vise à la rédemption de l’humanité et au salut des individus.

Tous les symboles de foi (apparus entre le II°-V°) présentent le caractère universel de l’Eglise (Augustin parle de Sainte Eglise Catholique) avec une capacité à se propulser dans le futur. Ce vœu d’universalité explique plus surement la propension prosélite du christianisme dans la christianisation des barbares.

Rq. La vision des chrétiens comme seuls vrais membres de la société n’apparaît qu’au XI°.

La societas est l’association à la civitas, la citoyenneté romaine. La société doit rassembler tous les fruits de la Création, dans une sorte de grande fratrie. On remarque dans les discours un aller-retour permanent entre hommes/bêtes, vivant/mort.

Ce réseau solidaire conjugue tout de même l’inégalité marqué par la préséance (des parents, des plus âgés, des détenteurs de responsabilité, des hommes sur les femmes…). Schéma vérifiable dans presque toutes les sociétés.

Par le baptême on créé une societas offrant un nouveau type de relation sublimant les failles des sociétés inégales. Ce nouvel ordre, lui, est égalitaire ce qui à terme risque de poser un problème. Le nouvel objectif est donc de justifier un inégalitarisme naturel au sein de cette nouvelle société égalitaire.

1.      Transformation du vocabulaire par les chrétiens

Le lien social formé par la société est interprété d’une manière différente  par les chrétiens. Pour les chrétiens c’est se reconnaître fruit de la création divine (immense fratrie). En effet, les chrétiens du monde entier forment une société. Cette société a son analogue plus haut.

Ex. verset 1 du premier épître de Jean.

Principes des sociétés traditionnel : analogie (Terre/Ciel) et harmonie universelle

Ce système s’applique aussi à des échelles plus étroites comme c’est le cas chez les moines. Le monastère résume le monde social à lui seul. Le reste de la société ne le considère donc pas comme étant hors du monde même si les moines eux-mêmes se considèrent comme hors du monde dès les VI°-VII°. Les moines sont donc intégrés à la société. Dans la micro-société monacale, chacun travaille au dialogue et à la fraternité. Ces éléments se retrouvent dans la règle de saint Benoît et dans les compilations canoniques faites par Gratien. C’est cette organisation qui permet de résister à l’emprise d’un pouvoir extérieur, tant laïc que ecclésiastique. Cette affirmation justifie le principe de l’immunité dont jouissent les monastères.

Société = fraternité + concorde.

Au sens géographique, ce terme est utilisable seulement à partir de la moitié du XI° (1070-1080).

Durant le haut Moyen Age, il s’agit d’une assemblée locale. Ce n’est pas une vision géographique ou sociologique de la chrétienté.

·        Augustin parle de la chrétienté comme d’une communauté de l’ensemble des Eglises se réclamant de Jésus. Il s’agit d’une chrétienté institutionnelle.

·        Le Concile de Nicée (325) définit la chrétienté comme l’ensemble des chrétiens se réunissant en assemblée publique en un lieu spécifique sous la présidence d’un évêque.

·        A la fin du XI° la chrétienté défini l’espace géographique occupé par les royaumes chrétiens.

Communion de la sainte Trinité Père/Fils/Esprit. Chacun jouit des même privilèges. Par le système de l’analogie, le terme en vient à désigner un groupe d’individu partageant les même privilèges.

Elle permet la concorde et la fraternité et prend pour modèle la communauté de Jérusalem décrite dans le chapitre 4 des Actes des Apôtres.

Petit à petit on  observe que le monde chrétien se donne une unité.

A l’amitié de la Rome antique, les chrétiens substituent l’amour-charité (considération attentive du prochain). Dès le V°, Paulin de Nole (évêque, poète et épistolier de Nole, située au nord est de Rome) illustre cette substitution des termes. Celle ci est reprise par Isidore de Séville qui confond amitié et charité.

Les chrétiens imposent une transformation du vocabulaire. Les notions chrétiennes en viennent à submerger le lien social.

2.      Lien vertical

Organisation hiérarchique selon la classe d’âge.

Adam dans la mesure où il a été créé le 1° justifie que la femme soit soumise à l’homme (même si certains penseurs comme Isidore de Séville pensent plutôt que Adam et Eve étaient en même temps dans la pensée de Dieu et que il faut bien commencer par l’un ou l’autre). Ce lien se reproduit dans le lien Dieu/Chrétien et Christ/Chrétien.

Ex. Epître de saint Paul.

Le passage du polythéisme au monothéisme inspire donc un lien vertical avec Dieu plus précis et rigoureux. Les Romains acceptent plus facilement cette nouvelle relation que les Barbares (Ostrogoths, Wisigoths, Burgonds) qui optent parfois pour un temps pour l’arianisme (doctrine lancée par Arius selon laquelle le Christ est un homme adopté par Dieu).

Relation verticale entre homme/hiérarchie de son Eglise. Le système en vient à être de plus en plus médiatisé mais de manière lente (c’est seulement au VII° qu’apparaît la fonction d’archevêque car avant on ne distinguait que des évêques). Les Barbares n’ont pas de problème avec ce système médiatisé.

Les relations entre les différentes églises ne sont, de fait, pas égalitaires. Les évêques d’Avignon et d’Arles portent le même titre mais l’évêque d’Arles est plus important que celui d’Avignon (par la suite c’est à Arles que l’archevêque a résidé lorsque le titre s’est créé au VII°).

Prééminence de l’Eglise de Rome sur les églises occidentales. Ce lien a connu des phases des consolidation comme c’est le cas lors de la papauté de Gélase I qui a affirmé la théorie des deux glaives (l’un temporel réservé à l’empereur, l’autre spirituel réservé au pape). Pourtant, le système de l’analogie marque la prégnance du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel (l’empereur apprécie bof bof). Cette thèse est étouffée du VI° au XI°.

C’est ces relations hiérarchiques qui constituent une société.

3.      Lien horizontal

Le groupe le plus vaste des égaux est celui constitué par les baptisés. C’est un lien fraternel qui les unit. On retrouve ce lien dans le groupe de la confrérie (frères se retrouvant pour une activité spécifique, existant durant l’Antiquité) portant le nom de guilde. Elles sont conçues négativement durant le Haut Moyen Age avant que les puissances en place les considèrent d’un œil bienveillant au XII° en tant qu’elles institutionnalise dans les villes le lien social.

Isidore de Séville (vers 560-636), évêque à partir de 600 avant l’arrivée des Arabo-berbères dans le royaume wisigothiques. Pour lui, le lien horizontal est celui formé par l’Eglise universelle. L’Eglise est une convocation (appel à  une même vocation) du peuple à  une assemblée, elle comprend tous les hommes ayant répondu à cet appel (sorte de compagnonage marqué par le baptême). Idée de volontarisme dans le christianisme alors que la synagogue n’est qu’une congrégation (involontaire). La convocation va de la cité à l’ensemble des citoyens (géométrie variable) et s’étend par cercle concentrique.

L’Eglise reste une université assemblée dans l’unité.

Cette Eglise universelle est opposable aux sociétés privées. L’Eglise est donc une société publique universelle (vision de l’hérétique comme un sournois). Isidore de Séville justifie le principe de l’Eglise de royaume et l’exclusion des sociétés privées (qui refusent de se ranger dans l’unité de l’Eglise).

Ces sociétés privées sont vues comme des groupes dissidents et dangereux. Dans ce cas se pose la question des sociétés monastiques dont se méfient les empereurs aux IV°-V°. Isidore pense que les monastères sont des sociétés authentiques dans la mesure où ils jouent le rôle d’éclaireurs pour mener tout le monde au ciel. Les liens de dilection entre les moines sont si importants que la société qu’ils forment tend vers la perfection.

C’est dans l’Espagne wisigothique que se définit pour la 1° fois l’ensemble des exclusions.

Cette pensée permet d’exclure les Juifs, les persécuteurs, les hérétiques, les Barbares, les Musulmans.

L’époque carolingienne est essentielle pour l’histoire de l’Europe tant sur le plan administratif (constitution d’un Empire), que sur le plan économique (1° grandes mesures de contrôle de Charlemagne avec notamment l’apparition des livres et sous), le plan social (constitution d’un puissant réseau aristocratique lié au fonctionnement de l’Empire) ou le plan culturel.

Jusque dans la seconde moitié du VIII° le royaume franc passe par des période d’extension et de récession en raison des partages égalitaires entre les fils.

Vers 711-730, s’effondre l’image d’un société de fidèles du Christ avec l’effondrement du royaume wisigothique. Le vœu d’Isidore de Séville ne se concrétise pas mais ses écrits sont utilisés jusqu’au XIV°. Le royaume franc se souvient de cette pensée mais la juge inapplicable.

1.      Métamorphose du royaume franc

En ¾ de siècle, les Francs transforment la vision de la société et les formes traditionnelles du lien social.

Le passé mérovingien est marqué par la société palatine (ensemble du groupe des comtes, archevêques et évêques gravitant au nombre de 400). Traditionnellement les dirigeants carolingiens s’entourent d’hommes de rang légèrement inférieurs car ils sont jugés moins dangereux que les membres de la haute aristocratie. Les capétiens en font de même.

Par l’endogamie concentrée dans le groupe des princes, l’aristocratie reste à un haut niveau. Ces tendances frustrent l’aristocratie qui se rebelle par moment : on parle alors d’une monarchie tempérée par l’assassinat chez les Mérovingiens.

Ce système favorise la transmission patrilinéaire avec un partage égal entre les fils. L’endogamie est donc un système égalitaire au sein du groupe au pouvoir.

L’hypergamie masculine est le mariage d’une femme avec un homme de condition sociale inférieure.

Il s’agit d’un facteur de rééquilibrage dans la société en flattant les élus et en faisant espérer aux autres une élection (mobilité sociale).

L’effet pervers de ce système est de susciter une compétition entre l’aristocratie au pouvoir et ceux qui espèrent : « fidèles » contre « nourris »

Cette politique vient corriger les systèmes évoqués précédemment en permettant un resserrement du lien social par des éléments externes non mariable (moines et évêques).

Traditionnellement les évêques participent au pouvoir mais dans le cas présent ils le font dans des proportions plus importantes.

Ce système connaît son apogée avec Charlemagne et son conseiller, Alcuin (moine qui ne se mariera pas et est cultivé).

Les carolingiens flirtent du côté des ecclésiastiques ce qui contribue à créer un modèle chrétien de l’ascension sociale favorisant les ecclésiastiques (moins dangereux dans leur appétit du pouvoir que les laïcs).

A Constantinople on observe le même phénomène avec une forte proportion d’eunuques dans la sphère du pouvoir.

Charlemagne adjoint au peuple franc des wisigoths insulaires et des Lombards entre autres dans une quête de romanité. Cette quête est un concept fédérateur dans l’entreprise de rénovation de l’Empire romain par Charlemagne. Il ne s’agit pas simplement d’uniformiser en façade mais de s’approprier au moyen des ouvrages de droits de Rome le principe unificateur de l’Empire.

Ainsi, à la noël 800, les liens avec Byzance sont rompus afin de créer l’Empire chrétien franc.

Les non francs sont inclus par la force dans un espace en voie d’expansion par la conquête des Saxons et des Frisons (baptême imposé aux peuples conquis).

2.      Du regnum à l’imperium 

Le passage du regnum à l’imperium renvoi à la construction d’un Empire sur le modèle romain et de la citoyenneté romaine (lien social majeur ?).

Ce passage se fait entre l’avènement de Pépin le Bref (752) et le décès de Charles le Chauve (877).

Alors qu’au début le royaume était fondé sur l’identité ethnique du peuple franc ferment de la cohésion du royaume, le milieu du VIII° connaît une relecture de l’histoire des royaumes francs comme fondés sur une identité chrétienne (base de l’unité du royaume, cf. inspiration d’Isidore de Séville).

Charlemagne manipule ce passage en élargissant la base idéologique du royaume. Il exploite à cet escient la religion chrétienne car elle est pleine d’idéaux universalistes. Les diocèses fusionnent alors avec les organes du gouvernement.

·        Les évêques participent au gouvernement

·        Les monastères sont des points d’appui du pouvoir (sorte de cordon de sainteté protégeant le royaume)

·        Les peuples soumis sont baptisés.

Charlemagne parvient donc à créer un ensemble franc chrétien qui est en progression infinie par le baptême des nouveaux nés. L’extension de l’Occident chrétien va de concert avec l’extension de l’Empire.

Dans ce contexte apparaît la notion de Rex Christus qui sert à définir le nouveau souverain mais de manière contenue dans une béatitude céleste seulement, comme un idéal vers lequel tendre.

Ce dispositif est complété d’une pyramide administrative composé d’un réseau d’agent laïcs et d’un réseau d’agent ecclésiastique. Les missi dominici créés en 802 (1 comte et 1 évêque) permettent de faire se rejoindre ces deux réseaux.

Le souverain gouverne comme dans l’Empire romain par :

·        Capitulaire (document législatif valable pour tout le monde franc)

·        Décision des grands conciles réformateurs (portée générale)

·        Capitulaires spécialisés à certains peuples ou certaines régions

·        Lettres de l’Empereur à ses agents.

Ce système permet une diffusion rigoureuse des ordres, une unification et une unification sociale de l’Empire. Il est complété par un serment direct des hommes libres à l’Empereur (unification concrétisée).

3.      Fondation du droit dans l’Empire franc

Le pays est fondé sur des règles et un droit précis  qui trouve sa source dans le code principal qu’est la Bible. La caritas (charité) est le ferment d’union de tous les individus de l’Empire en tant que loi universelle (inspirée de la Genèse).

Les lois particulières émanent du prince et de ses fidèles dans la tradition franque (pas de monarchie absolue). Le roi ne gouverne pas seul et est tenu par la loi.

Le monde franc ne connaît pas de tentation théocratique.

Dans ce monde il y a une réelle coercition dans la mesure où les peuples soumis sont contraints de se faire baptisés. Entre 772 et 794, une politique de coercition est appliquée dans l’Empire franc. Il est admis que le roi franc peut forcer au baptême (cf. Augustin) mais de fait à partir de 800 des réformes successives auront lieu dans le but d’organiser, de réorganiser l’Empire et de recomposer le corps social : naissance de l’idée de réforme même.

Duby, Toubert, Laslet ou Herlihy estiment que la famille sur le modèle qu’est le notre est née au XIII°.

Levi Strauss permet de comprendre ce phénomène (Structures élémentaires de la parenté)

1.      Histoire de la terminologie

Familia évoque le groupe domestique (ensemble des individus vivant sous le même toit).

L’acception la plus large comprend l’ensemble des individus descendant d’un ancêtre commun.

Dans les textes chrétiens le terme de famille évoque la famille nucléaire (parents et enfants).

Evolution du terme : les carolingiens utilisent ce terme à propos de la famille que composent Noé et les siens qui refondent l’humanité suite au Déluge. Noé est une figure prophétique du Christ, la famille de Noé est donc la famille du Christ.

La parenté est établie sur des relations de consanguinité établies par un homme et une femme. La parenté est contrôlé (contrôle des naissance). Le groupe renonce à s’étendre donc forge des alliances venant qualifier la relation existant entre 2 groupes de parenté (celui de l’homme et celui de la femme). Ces alliances reposent sur l’interdit de l’inceste qui a pour corollaire l’exogamie.

Vers 600-630, Isidore de Séville justifie l’expansion chrétienne par le fait que celle ci doit restaurer l’unité des hommes (perdue depuis Adam et Eve) et ne plus associer le christianisme aux seul peuple wisigothique.

Au IX°, Rabant Maur, moine, écrit une nouvelle encyclopédie reprenant celle d’Isidore de Séville, Sur la nature des choses, à la demande de Louis le Germanique (fils de Louis le Pieu avec Lothaire et Charles le Chauve). Pour lui Adam signifie terrestre et Eve, vie, calamité ou malheur. Adam est le Christ et Eve est son épouse, l’Eglise. Ce couple originel permet de comprendre l’histoire universel.

Les encyclopédistes soulignent l’existence d’une communauté voulue.

2.      Parenté carolingienne

Avant dominait la famille indifférenciée (pas de privilège pour l’un des groupes de parenté) mais au IX° la famille nucléaire est favorisée (triomphe de la famille étroite). Il s’agit d’une survivance de l’aristocratie.

Le vocabulaire de parenté perd sa spécificité selon le versant masculin ou le versant féminin.

Ex. l’oncle paternel est le patruus tandis que l’oncle maternel est l’avunculus (qui donnera oncle).

Le vocabulaire se concentre sur les ascendants directs. La réduction du vocabulaire entamée au IX°, se confirme au X°-XI°.

Le nom de famille marqueur de parenté se spécialise comme marqueur cognatique (côté paternel). Les groupes sont reconnaissables par leur nom. La raréfaction du stock de nom montre la dimension de l’esprit de famille.

Rq. Noms et prénoms importants pour étudier la parenté.

Croissance du rôle du père et du fils aîné. Les enfants ne sont plus égaux pour l’héritage : privilège pour le côté male et l’aîné. Les filles sont marginalisées dans les partages successoraux.

Diminution de l’égalité traditionnelle entre les enfants légitimes et illégitimes (qui se révoltent car ils sont lésés).

La règle de la primogéniture s’installe moins vite dans les familles des dynastes. Dans l’histoire du lien social, les élites supérieures résistent à l’introduction de nouvelles règles.

Dans les pratiques successorales, l’aîné est privilégié et les filles sont exclues (on s’en débarrasse). La terre revient aux males et les filles recoivent plus du numéraire.

La généalogie se concentre sur 5 générations.

On connaît plus les rites de la fin du XI°-XIII°. Le mariage est au cœur du système de l’alliance. L’Eglise n’intervient pas dans un premier temps car c’est l’affaire des groupes des parenté. Ces alliances permettent d’organiser la paix et de réguler les tensions dans les sphères supérieures de la société.

Ex. le mariage de Théodelinde se fait sans ecclésiastique, ni cérémonie religieuse bien qu’il y ait un échange des anneaux.

Les ecclésiastiques interviennent durant le haut Moyen Age en cas de rapt (pratique pourtant acceptée socialement) et de polygamie.

La cérémonie officielle admise est la friedelehe (mariage d’amitié, de paix) comme un mariage légal entre un homme et une femme de second rang (polygamie cachée).

Les ecclésiastiques n’interviennent pas car ils prônent la paix dans le royaume, or, le harem permet cet équilibre (pas de critique de la polygamie de fait). Pour lutter contre la polygamie l’accent est mis sur le mariage avec une épouse principale. Au IX°, le seul rite mentionné dans les Sacramentaires est la bénédiction sans précision de lieu.

Au XI°-XII°, redéfinition du mariage avec de nouveaux rituels (bénédiction, anneaux et interrogatoire).

Unification : famille s’identifie de plus en plus aux maîtres et seigneurs.

Lutte contre l’endogamie pour conserver l’intégrité du patrimoine. Le mariage permet de consolider le modèle conjugal.

Les monastères forment les jeunes élites (administratives ou ecclésiastiques). Les abbés des grands monastères sont parents de l’empereur. Au milieu du IX°, ces monastères servent de nécropoles pour les princes les plus proches (privilège pour la famille étroite).

La concentration de la société sur la famille étroite par le lien matrimonial représente un danger pour l’ensemble de la société car la puissance publique doit néanmoins relier toutes les cellules entre elles dans la même dynamique. Or dans la Bible, Dieu commande à Moïse d’empêcher les gens de se marier hors de leur tribu. Cela ne correspond pas au précepte « exogamique » mais est justifié par le fait qu’il s’agissait des débuts. La caritas étant universelle il faut que la cellule conjugal soit celle de base mais insérée dans  un ensemble plus large.

Au IX°, les Francs précisent les règles du jeu social avec la famille étroite, la monogamie, la primogéniture mâle etc… en introduisant cependant des compensations communautaires au travers de l’Empire et des compensations matrimoniales par l’extension de l’aire de recrutement de l’épouse.

L’Empire carolingien restaure l’Empire romain en tant qu’Empire chrétien de l’Ouest, mais avec de nouvelles bases. Le code justinien est utilisé pour la législation matrimoniale, les associations et groupements comme les moines tandis que des rites chrétiens s’ancrent par le baptême (parfois forcé) des peuples et celui systématique des enfants. Les liens interhumains sont resserés et fondés sur le christianisme.

L’exogamie ne va cependant pas en dehors du monde chrétien.

Le pouvoir carolingien n’aime pas les gildes mais ce contentieux unilatéral s’amenuise.

L’Empire est organisé comme une structure de la société parfaite. Cela revient à dire que seulement les Francs vivant dans l’Empire sont des éléments de la société céleste.

A ce propos a lieu une querelle sur la prédestination dans les annes 830 à 860. Le moine Gottswalk d’Orbais affirmait en gros que l’appartenance à la société franque était un signe de la prédestination favorable. Cette affaire se trouve devant la cour de l’Empire car ces thèses contredisent les prétentions universalistes de l’Empire.

La concentration sur le groupe étroit permet d’éviter la seule concentration sur la famille proche. Le recrutement des épouses est donc large. Pour que celui ci le soit, le comput est utilisé. Le comput romain (civil) est le comput dominant tandis que l’expérience du comput germanique (ecclésiastique) n’a pas été très probante.

L’extension des liens de parenté et l’hypergamie favorise le succès de la Vierge Marie comme mère et épouse de Dieu (devenant par là son  parèdre et son rôle d’intercesseeur croît)

Rq. Eva mène  le monde à sa perte et Ave (Maria) lui donne le salut par son fils.

3.      Liens et  ententes spirituelles

Le monde carolingien s’invente un roman familial en s’identifiant au christianisme. Cela se fait notamment au moyen de la donation de Constantin qui explique le passage de l’Empire romain du paganisme au christianisme. Cette donation (fausse) brise le lien entre Rome et Constantinople au profit du lien entre Rome et le royaume Franc.

La paix de Charlemagne reprend celle de Constantin

Le baptême du souverain va donc de Reims (Clovis) à Rome (Constantin).

Les formes du lien spirituel :

Lien d’affinités entre tous les chrétiens membres de l’Empire.

Lien de l’alliance. Le rite lui même constitue l’alliance étant constitué d’un échange matériel (douaire contre dot) et la promesse des témoins. La société est constituée entre les deux groupes représentés par les époux du moment qu’ils ont formulés des promesses de fiancialles et qu’ils ont été bénis (= mariage caroloingien)

Rites du lien : baptême, bénédiction et échanges des otages.

Afin de conserver ce lien, les divorces sont interdits et l’insistance sur le notion de foi (fidélité) permet de renforcer le serment.

De plus, dans la mesure où elles rassemblent les individus les confréries et associations sont mieux tolérées.

Création d’un lien communautaire d’un type nouveau avec les communauté et l’universitas, formes terrestres de la communauté (suite à la dissolution de l’empire carolingien).

Transformation de ces liens visibles au travers de l’évolution du monachisme. Jusqu’à la fin du 8° siècle les moines sont des groupes éparses mais ils prennent de l’importance durant l’Empire carolingien (sont d’ailleurs aux frontières de l’Empire)

1.      Changement sémantique montrant un changement du lien social

Depuis les Carolingiens les moines servent la cité terrestre tandis que leur idéal est d’en sortir (montrant le chemin) par leur retrait de la société.

Théorie des Ordres est celle des ordo :

Cf. article de Goetz, Les ordines de la théorie médiévale de la société : un système hiérarchisé ?

Vers 860, Eric d’Auxerre présente une division tripartite de la société mais place les moines dans le 3° ordre.

Vers 1025, Adalberon de Laon, définit la division tripartite de la société mais place les moines dans le 1° ordre.

Nous observons une oscillation de ce système entre le 9° et le 11° avant que celui-ci se stabilise sous la forme pronée par Adalberon de Laon entre :

·        1/ ceux qui prient

·        2/ ceux qui combattent

·        3/ ceux qui travaillent

Jusqu’au IX°, le terme de sacerdotes (cad les prêtres) désigne le groupe entier des ecclésiastiques avant qu’apparaisse le terme de orantes (ceux qui prient) et même celui d’oratores (ceux qui parle). Les moines apparaissent comme ceux qui ont le pouvoir des mots et gratifiés de ce privilège ils éduquent ceux qui devront prendre la parole en public, les princes. Modèle en vigueur du IX°au XII°.

Les attentes exprimées vis à vis du monachisme deviennent de plus en plus importantes. Le groupe des prêtres se caractérise par une solidarité collective et un statut social (appartenance à l’élite).

Dans les monastères les prêtres sont peu nombreux mais comme les moines se voient confier le soin de prier pour les autres (les morts) lors des messes au 9°siècle (apparition des messes dans les monastères entraînant un regain d’intérêt pour les prêtres). Ils ont donc gagner un pouvoir sur la partie non visible de la parenté.

Les moines par la messe quotidienne sont associé au clergé des grandes cathédrales (qui n’ont que la messe dominicale). Ils appartiennent alors au fonctionnement de l’Eglise.

Vers 860, Eric d’Auxerre en raison du transfert du pouvoir culturel et ecclésiastique vers les monastères affirme que les moines doivent donc être associé au groupe des orateurs. Ils revendique pour les moines la gestion spirituelle de la société.

Vers 1000, les moines dominent les institutions ecclésiastiques. Adalberon de Laon et Gérard de Cambrai sont contre cet impérialisme monastique vers 1020-1025. Ce mouvement de riposte tend à ramener les moines dans l’abbaye (leur oter la fonction d’orateur) en les réformant. C’est le mouvement de la réforme grégorienne. Dans l’idéal, la direction de la société est confiée aux ecclésiastiques compétents, en l’occurrence les moines, mais qui restent désormais dans leur monastère (utopie).

La césure au sein de l’Eglise militante apparaît donc entre les réguliers (chanoines et moines) et les séculiers.

Eglise militante par opposition à l’Eglise triomphante (Eglise céleste)

Rq. Porosité entre les 2 Eglises.

Dans la 2m du 11° on parle de la société chrétienne incarnée dans l’espace des royaumes chrétiens (comptant aussi les Chrétiens grecs). Cette société chrétienne promet que ce monde se réalisera dans l’Au Delà.

Ces évolutions du monachisme nous permet de voir la redéfinition de l’unité chrétienne. Cette redéfinition explique l’accueil favorable réservé au pape qui prêcha la 1° croisade en 1095.

Patria renvoie au groupe de paternité (le père et ses biens matériels). Dans le christianisme elle désigne la terre du Père.

A part l’Irlande et l’Angleterre du nord où la patrie est associée à la terre, la patrie est associée à quelque chose de perdu. La patrie est donc le Ciel, le Paradis perdu, le Séjour éternel des Bienheureux. La religion invite au retour vers cette patrie éternelle par une fidélité aux pratiques du christianisme. Le monde des Chrétiens est invité à se diriger vers le Ciel (la patrie est donc l’apanage des moines).

La patrie est une perfection inaccessible sur Terre.

Après l’an Mil, on observe une mutation de l’usage du mot patrie qui « redescend » sur Terre. La patrie prend racine dans la société terrestre qui s’identifie à un petit royaume.

Ex. La patrie catalane (étudiée par Zimmermann) est la terre du seigneur, du père (qui se fait appeler pater patriae). Les moines se posent en défenseur de la patrie terrestre et réagissent contre une spiritualisation dangereuse de la patrie et prônent un retour au réel. Les imperfections du réel sont solubles dans l’histoire.

On observe la restauration volontariste d’une patrie perdue des personnes voulant un changement de la société (autre patrie réordonnée). Les efforts fournis dans le sens de la réforme visant à retrouver la patrie perdue se traduisent en Catalogne par une conception du féodalisme comme un consensus communautaire (permettant de se passer de roi).

Vers 1000, apparaît une nouvelle forme de consensus.

La réforme se combine avec le monachisme. Le double spirituel de la société terrestre se trouve au Ciel et aux Origines (relecture des actes des apôtres, fondateurs du christianisme).

Au 11° apparaissent des groupes dissidents (dits hérétiques), de nouveaux ordres religieux (réforme grégorienne) et des communes (renouvellement de l’idéal communautaire).

2.      Spatialisation de la chrétienté

Chrétienté-espace moral devient une Chrétienté-espace géographique

Pour leur société, les carolingiens misent sur  l’hagiopolis (cité sainte) et dans cet optique a fagocité le monachisme au service de la société terrestre. Le moine est alors ramené au niveau des hommes. Les carolingiens s’opposent aux liens sociaux qui ne sont pas visibles comme les gildes ou encore les sociétés secrètes. Il importe de plus en plus que le lien social soit inscrit dans un espace matériel. Le lien social est matérialisé dans la patrie (royaume), le village ou la ville et la seigneurie (fonctionnant comme une petite patrie).

Rq. Le fief est pour cela formalisé dans un lieu précis.

La notion spatiale de la patrie permet de spatialiser un espace chrétien (la patrie de l’Au delà est rapatriée sur terre).  La chrétienté-espace moral (code de comportement conforme à la vie du Christ) devient une chrétienté-espace géographique au 11°.

Fagocytose : cellule englobant et digérant des cellules étrangère

Mouvement réformateur prônant pour le monachisme une différence fondamentale d’avec la société environnante.

Ex. réforme de Bruno de Cologne, alias Bruno de Reims qui créé la Chartreuse en 1085.

Ex. réforme de Bernard de Citeaux

Hérésies

3.      Encellulement

Il s’agit de prendre chacun dans un espace précis. La patrie terrestre devient un lieu marqueur de l’identité individuelle et s’incarne dans l’église (lieu de la communauté religieuse), le village (communauté humaine) et la seigneurie (communauté politique).

Dans les royaumes occidentaux, on observe une multiplication des lieux de cultes suivant une architecture romane (1030-2m12°). Cette multiplication répond à une demande accrue de la communauté qui ressent le besoin de se retrouver dans un même lieu. Les communautés s’implantent dans un lieu significatif qui doit se distinguer des autres par son architecture, sa hauteur…

La mise en valeur de l’église comme un lieu significatif fait écho à la réforme grégorienne qui prônait une nette séparation sacré/profane. Cette séparation qui devient plus importante au 11° implique une mise à l’écart des hommes et biens liés au sacré (protection absolue).

Dispute sur le droit de régale du roi de récupérer les biens de l’évêque après son décès. Justifié dans la mesure où il lui apporte comme à tous ses sujets sa protection

Protection du cimetière qui vient jouxter l’église au 8°-10°. La société des morts appartient au monde sacré, donc il ne faut pas trifouiller dans les cimetières.

De même, la dîme appartient au sacré (don matériel en échange d’un contre don spirituel) et ne doit donc n’être prélevée que par des ecclésiastiques

Dans les royaumes d’occident se met en place une réelle protection des ecclésiastiques (5% de la population) et des marchands. Puis, la définition des ecclésiastiques se précise au cours du 11° puisqu’il ne s’agit alors que des personnes touchant directement au sacré (à partir des sous-diacres jusqu’au pape). En contre partie de leur protection, les sous-diacres ne doivent pas se souiller, en se mariant par exemple. De même, les moines et chanoines réguliers sont soumis à certaines règles strictes visant à préserver leur caractère pur. Ils ne doivent pas étudier le droit civil ou la médecine car ces activités sont trop proche des affaires terrestres et donc souillées

Chanoines régulier : élite protégeant l’évêque et la cathédrale suivant une règle.

La paroisse comme attachée à une église particulière apparaît au 10-11° (avant le terme parochia désignait un diocèse). Il s’agit d’appartenir à une communauté de chrétiens rattachés à une église.

Ces encadrements se multiplient et se complexifient permettant de localiser un individu (exigence croissante).

Ex. Yves de Chartres, évêque de Chartres, vers 1100, dans Panormia fait état de l’interdiction d’acheter quoi que ce soit à une personne dont on ne sait ni le nom, ni la provenance, ni l’appartenance (à un seigneur).

L’encellulement se précise donc comme une forme généralisée de l’enchâtellement.

4.      La commune

Preuve de lien sociaux plus prégnant

Elle permet de parler de communauté et montre que les liens sociaux sont de plus en plus prégnant.

Guibert de Nogent, qui n’aime pas la commune, l’identifie aux règles juridiques gouvernant les serfs.

La commune devient un autre système d’enrôlement des individus devant faire croître la cohésion sociale et la puissance économique de la cité. Au sein de la commune existent plusieurs groupes de solidarité, formant des groupes de pression :

·        Les hommes du comte, du seigneur ou de l’évêque constituant la milice de la cité. Ce groupe exerce le gouvernement de fait de la cité.

·        Le groupe des échevins, magistrats civils (souvent formés par les hommes du comte)

·        Le groupe des marchands auquel les statuts urbains font référence

·        Le groupe du peuple constitué de l’ensemble des hommes libres. C’est le groupe le plus large et qui est puissant par les mouvements de révoltes (parfois maniupulés). Ce groupe est sous-divisé en quartiers, eux-mêmes sous-divisés en paroisses indiquant une parcellisation du monde urbain.

La communauté se superpose à une série de cellules et les consolident entre elles.

L’histoire du lien social est forcément l’histoire ecclésiastique en raison de l’imbrication étroite en sacré et profane jusqu’au 12° au moins. Les documents que nous pouvons utiliser tant en histoire qu’en archéologie ne concernent que 10% de la population (5% d’ecclésiastiques et 5% de haute aristocratie).

Au 12° la culture des laïcs se différencie en partie de la culture ecclésiastique pour plusieurs raisons :

·        Les croisades ont élargi l’espace connu des nobles y ayant participé

·        Apprentissage de nouvelles langues

·        Appropriation par les laïcs de l’écrit dont la diffusion augmente notamment entre 1070 et 1150 (production écrite multipliée par 3). Apparition d’une littérature nouvelle en langue romane et anglaise. Celle-ci fait apparaître une vision du monde spécifique mais ne concerne que les liens sociaux de la frange supérieure de la population. Le monde des cours, des châteaux et des grands marchands et négociants (11-12% de la population au total).

Ex. Les paysans ne sont pas mentionné dans les chansons de geste si ce n’est ironiquement.

1.      La paroisse

C’est la première cellule de proximité avec la famille. A partir du 11°, elle domine toute la vie sociale en tant que lieu naturel d’insertion social pour le village ou pour le quartier. Au 11°, le village est constitué. C’est une agglomération humaine formée autour d’un château, d’un cimetière et d’une église. L’église est le lieu de rassemblement dominical depuis le 5°-6° mais à partir du 11° on observe une réelle injonction faite à l’individu de se rendre dans l’église de sa paroisse et pas une autre pour les principaux actes de la vie sociale.

En pratique la paroisse est antérieure au 12° mais c’est à ce moment qu’apparaît rigoureusement celle-ci (dans les Décrets de Gratien, les canons des conciles et synodes). Au 12°, des paroisses sont créées dans les régions nouvellement conquises comme au Proche-Orient (reproduction par ces seigneurs de leur cadre de vie habituel) ou en Espagne où la réinstallation d’un évêché entraîne la réorganisation de tout le tissu paroissial resserrant par là le maillage autour de l’individu.

Sources du 13° des visites pastorales des évêques dans les différentes paroisses.

Dans la 2m du 12° resserrement du  cadre paroissial avec une multiplication du nombre de paroisses dans un même diocèse et l’apparition de confréries liées à la paroisse. Il s’agit des élites de la paroisse qui se rassemblent dans une société d’assurance mutuelle comme institution de solidarité se promettant aide et secours en cas de difficulté de la vie. Progressivement les confréries tendent à une relative mixité (10% de femme éventuellement). Elle est strictement régie par des devoirs et comporte des mécanismes d’exclusion (confrérie exclusive). Les confréries se réunissent fréquemment et sont chargées d’organiser des rites publics de la cité (opérations caritatives, organisation civique comme la production d’œuvres dramatiques, véritables fêtes civiques).

Au début du 13° les confréries s’autonomisent du cadre paroissial qui les a vu naître en créant notamment leur propre chapelle mais ne peut tout de même pas s’extraire du droit des paroisses en ce qui concerne les sacrements (baptême, mariage, inhumation…)

Ex. Les orfèvres de Florence font l’église Or’ San Michele.

2.      La famille

Cristallisation du lignage et une consolidation du patrimoine.

Le changement du mariage entraîne un changement du modèle familial aux 11°-12° se caractérisant par une cristallisation du lignage et une consolidation du patrimoine.

Le lignage représente le lien social par excellence (reconnaissance du lignage par les blasons vers 1130-1150). Le lignage contribue à entretenir une conscience du groupe qui est l’apanage d’une petite minorité organisée verticalement, tandis que les bourgeois répondent à une organisation horizontale. Cette cristallisation verticale est plus tardive chez les élites urbaines. Au 12°, le clan se réorganise en famille patricienne sous la forme du lignage (référence à l’Antiquité romaine et à la figure du père).

Rq. Pas de patriciat avant le 13°

La famille se recentre sur la famille étroite à 2 générations (parents et enfants) comme groupe fondamental.

Rq. Plusieurs générations peuvent cependant partager le même habitat.

(13° : le rôle de la femme altère les formes traditionnelles du lien social dans les villes ou dans l’aristocratie traditionnelle. Le rôle est important car elles sont liées au patrimoine).

3.      Le patrimoine

Désigne les biens familiaux au début du 12°

Ce terme fait émerger dans son étymologie la figure du père. Jusqu’au 12°, on ne parle de patrimoine qu’à propos de l’Eglise (fondation permettant l’entretien des bâtiments ecclésiastiques et de leur desservant) perdant sa cohérence antique. En effet, chez les laïcs, les biens de la famille sont précaire car le seigneur peut se les réapproprier à tout moment selon le processus de féodalisation.

Vers 1100 (d.12°),  ce terme ressurgit pour désigner les biens d’une famille (ensemble des terres dévolues par un père à son fils). Le patrimoine est considéré comme le cœur du pouvoir d’un lignage qui suit le principe de primogéniture (13°) masculine (antérieure au 13°).

Dans l’aristocratie, seuls les membres de la famille étroite gèrent le patrimoine. Mais dans le monde des marchands le patrimoine est géré par des sociétés associant des individus avec un lien de parenté plus éloigné.

4.      Société persécutrice (12°-13°) et hérésie

Aux 12°-13°, de nouveaux liens sociaux se façonnent dans le cadre de la paroisse et de la famille entraînant un encadrement plus rigoureux. Naissance de la « société persécutrice » et de la « société de l’aveu » (surveillance des actes et pensées par l’obligation de confession instaurée par le concile de Latran IV).

Contestation de ce nouvel ordre géré par la religion ne peuvent s’exprimer que sur ce terrain. Ce sont les hérésies dont nous avons les premiers témoignages au d.11° (1015-1025) signalant des désordres à Orléans (1022), Arras (1025), en Aquitaine (vers 1015). Ces hérésies sont perçues comme des groupes constitués autour d’une solidarité puissante recherchant une nouvelle relation au sacré. Ces groupes apparaissent dans les villes en dehors des cadres traditionnels (hérésie des 11°-13° sont toujours urbaines). Le discours religieux est alors le seul moyen d’exprimer des attentes et la revendication d’une nouvelle organisation sociale. Celles ci se focalisent sur la manipulation du sacré prônant la purification de ce qui pollue l’homme dans le but de « restaurer la paix ». C’est à dire la pollution sexuelle, la pollution de l’argent (simonie) et la pollution du pouvoir.

Au m.12°, le rôle de ces dissidents est reconnu dans toute l’Europe puisque le droit défini alors  une répression automatique contre ces rebelles (début de la société persécutrice) 

Lien : croissance économique, développement des villes, révolutions urbaines et dissidence, enchâtellement.

1.      Ordre ritualisé

L’ordre qui se met en place aux 11°-12° et s’exprime par des rites. La Catalogne servit de laboratoire à ce passage : les accords sont mis au point oralement puis sont confirmés par écrit (pas encore de formulaire).

Au milieu du 12°, dans ses Décrets, Gratien affirme que pour être vrai, tout jugement doit être rédigé. Tout rassemblement humain se voit alors doté de véritables statuts (grande nouveauté du 12°) ce qui souligne le poids acquis par l’écrit. On entre dans l’Age du droit, de la loi car la régulation par ces normes impose les mêmes règles pour tous. Cependant les seigneurs restent supérieurs aux vassaux.

Cet écrit pousse les individus à intérioriser ces normes mais le danger est d’entraîner un conservatisme ou des dissidences (l’écrit-norme permet d’identifier l’anormal).

Emergence de marquer la subjectivité par l’écrit des auteurs nous montre l’émergence de l’individu face à la loi et la communauté.

Ces rituels deviennent de plus en plus précis et rigoureux. Ils sont mis au point plus tôt chez les ecclésiastiques (par ex. seul l’évêque ou le pape peuvent réunir un concile, sinon c’est  un rassemblement). Pour les mariages, le consensus doit se faire devant des témoins par le biais du contrat de mariage.

Extension de la ritualité.

Dans les assemblées urbaines, des statuts communaux sont mis en place au 12° alors que les communes sont en préparation depuis le 11°. Au 12°, les écrits prennent une valeur légale dans le sud. Ces statuts donnent des nouvelles règles à suivre dont la convivialité (différente d’une justice également applicable à tous). Le droit persiste tout de même à aller en faveur du dominant.

Rq. Argument a silentio difficile à manier.

2.      Métaphore du lien social 

Image de la nef, du navire de saint Pierre (navicella Petri) montre une communauté contrainte à vivre en groupe. Cette image est véhiculée dans les cercles ecclésiastiques. Image du bâtiment de l’église.

Image reprenant  un thème de l’Antiquité de manière importante. Il exprime le lien entre toutes les parties du corps et le fait que chacune ait un rôle défini (soutient l’idée de la théorie des 3 ordres). Vision unitaire et considération de l’individu à partir de sa relation à autrui.

3.      Vers de nouveaux modèles

L’emprise croissante de la norme suscite mécaniquement des réactions et la mise en place d’espace de liberté.

Visible dans les chansons de geste.

Cf. « Les jeunes dans le société féodale », Georges Duby dans les Annales (1962)

Ce groupe est cohérent et solidaire en tant que celui de jeunes chevaliers adoubés et passé par une initiation chevaleresque. Ils ont de 14-15 ans à 50 ans. Ils sont opposés au groupe des vieux seigneurs qui ne meurent pas et empêchent jeunes d’hériter.

Privés du pouvoir les jeunes s’épanouissent dans la guerre et cultivent un imaginaire transcrit par la littérature courtoise (2m12°)

Cf. E Kölher, Idéal et réalité dans la société courtoise au XII°

Deux générations plus tard ce groupe des jeunes est devenu celui de la noblesse forgée par une initiation commune (jeunesse chevaleresque) se définissant par son rang et son mérite (supposé de la guerre).

Mentionnée au 13°, le système royal s’appuie dessus.

11°-12° marquent l’ensemble des relations entre individus et entre individus et communauté. Emergence de l’individu, comme subjectif et revendiquant cela (cf. Abélard, Perceval ou Tristan). Cette subjectivité passe par l’appartenance à une société unie.

Cf. thème de la société chrétienne du 11° en vient à se reconnaître dans des royaumes précis comme le montre l’utilisation d’une langue spécifique au royaume.

Le chevalier a le devoir de construire une cellule familiale, de donner de la cohésion au groupe dans une société en voie de fermeture et de durcissement (société persecutrice).

Pourquoi l'individu ne vit plus seul car la société ne se reproduit qu'en reconstituant sa cohérence en permanence et en organisant sa survie.

Métamorphose du lien social entre le 5° et le 7°.

1.      Unité de l'homme 

Il existe des solidarité verticale et horizontale.

Les solidarités horizontales prennent pied dans le groupe, la famille et la parenté philosophique (stoïcisme, néoplatonisme).

Héritage judéo chrétien du Moyen Age compte l'apport d'Augustin (354-430) qui voit la prise de Rome par les barbares. Selon lui, toutes les parties du monde se rapporte à un ensemble : c'est le thème de l'harmonie universelle. L'unité fondamentale de l'individu s'étend à toute la création selon le processus de l'analogie. Tout comme la vie de la nature, des cycles vitaux immuables régissent l'histoire.

L'homme domine les animaux car il a la Raison étant donné qu'il a été créé à l'image de Dieu. La société se reconnaît comme le Fruit de la Création, l'humanité est donc une immense fratrie. L'Eglise chrétienne est la Cité de Dieu mais la société a perverti cette Cité de Dieu suite au pêché originel. Il s'agit pour la société humaine de corriger les effets de cette faute première afin de redevenir la Cité de Dieu (ce qui arrivera à la Fin des Temps).

Réorganisation chrétienne dans la perception des liens sociaux (verticaux notamment). Ces liens existent entre Chrétien/Christ, individu/individu, église/église (selon le privilège de l'ancienneté), chrétien/épouse.

Les liens horizontaux existe par le compagnonnage créée par l'égalité entre les baptisés (appartenance à une même église). Cette égalité existe bel et bien mais à différents niveaux hiérarchiques.

2.      Temps forts

Dans les cadres du royaume wisigothique connus par l'Encyclopédie d'Isidore de Séville, qui veut redéfinir l'Eglise en tant que convocation universelle faite à tous les Chrétiens. Cette assemblée connaît des géométries de l'espace de cette convocation variables. Cette Eglise survit à tous les aléas politiques et aux effondrement des royaumes. Vision positive.

Les Carolingiens repense la notion d'Eglise dans le cadre de l'Empire (rq. on retrouve Isidore de Séville puisque l'Empire a une vocation universelle). Une société palatine est mise en place reproduisant les modèles du royaume.

Cléricalisation de l'entourage royal car les carolingiens font confiance aux ecclésiastiques (membres de la société palatine). Les évêques sont administrateurs. La cohésion de l'Empire repose sur l'espace latin et chrétien reprenant l'idée d'Augustin de la caritas. La caritas est cette grande fraternité de la société chrétienne. Cette fraternité est en reproduction perpétuelle par le baptême (parfois forcé).

La cohésion de l'Empire est faite autour de l'idée de rénovation de l'Empire utilisant le droit romain. Le droit romain fait ressurgir d'anciennes formes de solidarité dont celle de la parenté qui prend de plus en plus d'importance autour du couple conjugal. Renforcement de la cohésion du groupe familial et du couple conjugal.

Emergence d'une structure verticale de la parenté (renforcement du pouvoir des mâles et des mâles aînés). L'exclusion des filles est organisée pour les successions afin de perpétuer le patrimoine au sein de la famille. Le mariage devient le cœur d'un système d'alliance en raison de cet accent mis sur la cellule conjugale comme cellule de référence de la société.

A côté de la parenté charnelle l'idée de baptême est valorisée comme lien spirituel (reproduction du système romain des confréries où l'égalité était aussi de mise).

Les Carolingiens encouragent également les liens spirituels que forment les moines ensemble. Les moines soutiennent spirituellement la famille de l'élite chrétienne qui y est attachée.

Au 9°, redéfinition de ce lien de solidarité existant entre les moines comme reproduisant la solidarité existant au sein du groupe de parenté. Les jeunes aristocrates sont formés sur le même lieu que les futurs moines dans les monastères.

3.      Bouleversements des 9°-12°

Enchatellement sur les décombres de l'Empire carolingien. Monachisation des sociétés occidentales.

Vers 1000, sentiment que le monde va de plus en plus mal. Le discours sur les trois ordres de la société est une réaction face à ce sentiment. Adalberon de Laon affirme que le roi possède les trois fonctions de la société et doit assurer le fonctionnement harmonieux de la société dans l'unanimité. Ce système des Trois ordres, fagocite le monachisme qui est réintégré à la société.

Correspond à la spatialisation de la communauté qui prend désormais place dans un espace géographique (cf. évolution du terme de chrétienté qui s'appuie sur le pape dont le pouvoir est revalorisé. Il devient un guide spirituel de la société au 11°)

Dans la 2m11° les règles organisant la parenté, le mariage, la patrilinéarité, la primogéniture masculine et l'indissolubilité du mariage sont précisées.

Principes de référence pour les mariages : exogamie maximale, consensus et indissolubilité.

Les comtes et évêques deviennent seigneurs. L'enchatellement est lié à une aristocratie guerrière. La société reste féodo-vassalique

Le sens du mot patrie change au d11°. La notion de patrie donne une identité à un groupe d'individus ancrés dans la seigneurie, la chatellerie ou le duché avant que ça ne soit le royaume. Cet évolution marque un plus grand enracinement de la société dans le réel.

Au 12° émergence de l'individu comme être subjectif  (et de la distinction public/privé) et de la cellule conjugale comme cellule de référence. Cependant, la communauté est derrière l'individu qui est encadré dans la paroisse, doit se confesser.

Le héros de la société chevaleresque devient un modèle. La société devient persécutrice. Retour des métaphores de la société (comme un "corps" selon Jean de Salisbury). Nouveau modèle de l'amour comme liant deux individus de manière particulière.

Le groupe des jeunes se singularise de plus en plus. Ils vivent comme s'ils formaient une société fermée.

Tentation de la société fermée, sans mobilité sociale, sans changement (f12°-13°)

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